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Thom Yorke le leader de Radiohead, retire ses chansons du site Spotify

Le leader de Radiohead a lancé un pavé dans la mare, en décidant d’enlever ses titres en solo de la plateforme d’écoute de musique en ligne, Spotify. 

Il rouvre ainsi le débat sur la rémunération des artistes à l’ère du numérique.

Il fallait qu’un grand artiste en parle pour briser l’illusion d’une alliance parfaite entre biens culturels et consommation sur Internet.

En retirant toutes ses chansons solo, ainsi que celles de son groupe « Atoms For Peacede » la plateforme d’écoute de musique en ligne Spotify, le chanteur de Radiohead, Thom Yorke a mis le doigt sur un problème important à l’ère du numérique, « la rémunération des artistes ».

Citation:

« Ne vous leurrez pas, les nouveaux artistes que vous découvrez sur Spotify ne seront pas payés.
Pendant ce temps, les actionnaires vont bientôt se rouler dans l’oseille », a-t-il lancé sur Twitter, dimanche.

En effet, Spootify fait des heureux… mais surtout parmi les consommateurs, payer de 5 à 10 euros par mois pour pouvoir savourer toute sorte de musique de manière illimitée est un rêve pour les six millions d’internautes qui ont souscrit à ce service.

Mais cette offre, qui cède à la tentation du « tout illimité », défavorise les jeunes artistes.

En moyenne, Spotify donne 0,004 livres sterling (environ 0,0045 euros) par écoute.
Aussi, si un titre est streamé un million de fois, il ne génèrera que 3800£ (4400€) de revenus à son producteur, et peu de chansons sont écoutées autant de fois!

Vu l’ampleur qu’a pris la polémique autour des déclarations de Thom Yorke, Spotify a réagi sans tarder.

Dans un communiqué, un porte-parole de l’entreprise a expliqué:

Citation:

« Le but de Spotify est de faire grandir un service que les gens aiment, pour lequel ils veulent payer, et qui fournit une aide financière nécessaire à l’industrie de la musique pour investir dans les nouveaux talents.

Pour l’instant, nous en sommes encore aux débuts d’un projet au long terme qui a déjà eu un impact positif énorme sur les artistes et la nouvelle musique. Nous avons déjà payé 500 millions de dollars de droits d’auteur et avant la fin 2013 ce chiffre devrait avoir doublé. La majorité de cet argent est investi pour soutenir des nouveaux talents.»

À la suite de ces déclarations, le sang du producteur de Thom Yorke, Nigel Godrich, n’a fait qu’un tour. Il s’est alors lui aussi lancé dans un monologue sur le réseau social, pour expliquer comment fonctionne réellement, d’après lui, la rémunération des artistes par les plateformes de streaming.

Citation:

« Spotify marche comme ça:
L’argent reçu est divisé en pourcentage du nombre total de chansons streamées.
Les gros labels ont de grands catalogues, du coup les CD enregistrés il y a quarante ans par des artistes décédés leur rapportent autant qu’un nouveau titre enregistré par un nouveau chanteur.
Grâce à leur pouvoir de négociation, ces labels ont passé un marché secret avec Spotify qui leur garantit d’obtenir la plus grosse part du gâteau (ce sont les 500 millions de dollars dont parle Spotify).

Les autres petits producteurs, quant à eux, n’ont que des clopinettes par rapport à, comparativement, leur peu de chansons streamées. »

À l’heure où, en France, le rapport Lescure a proposé récemment des solutions pour améliorer la consommation de biens culturels à l’ère du numérique, les déclarations de Thom Yorke viennent confirmer ce dont on se doutait déjà:

L’industrie de la culture a désespérément besoin d’un nouveau modèle économique, et la mode du « tout illimité / tout bradé ne pourra perdurer indéfiniment ».

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