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Google, Microsoft, et Netfix en première ligne pour poser des DRM sur l’HTML5

Vingt sept organisations ont écrit au consortium gérant les standards du Web, l’appelant à ne pas greffer ces verrous numériques dans l’ADN du Web…

Avec la mort des plugins propriétaires comme Flash ou Silverlight, les groupes de médias ont un problème, contrôler leurs flux de streaming.

Par exemple, s’assurer qu’un internaute en France ne puisse pas regarder le dernier épisode de Game of Thrones sur HBO Go, ou qu’un film ne soit pas visionné en même temps par deux amis partageant un compte Netflix.

Pour répondre à leur inquiétude, le World Wide Web Consortium ( W3C ) propose d’intégrer un système de contrôle (digital rights management, ou DRM) directement dans le HTML5 , cette mise à jour du langage via lequel le Web est construit.

Alors que la mesure n’a pas encore été adoptée, 27 organisations, dont l’April et l’Electronic Frontier Foundation ( EFF ), ont écrit une lettre au consortium.

Leur demande:

Citation:

« Gardez les menottes numériques hors des standards du Web. »

Les arguments pour

De manière plutôt surprenante, le papa du World Wide Web et directeur du W3CTim Berners-Lee (qui défend en général un réseau libre et ouvert) soutient cette mesure.

Citation:

Selon lui, les DRM ne sont pas directement intégrés dans le HTML5.
En substance, il explique que le HTML5 ne contiendrait que les crochets, et que chacun serait libre d’y fixer ou non des cadenas.

Plus généralement, il soutient qu’un tel système est la seule solution pour que les groupes de médias adoptent le HTML5 et ne retournent pas à Flash.

Citation:

Netflix, le géant américain du streaming, a récemment expliqué qu’il était prêt à passer au HTML5 si le W3C intégrait les fameuses extensions pour médias chiffrés (EME, le nom barbare du plugin ouvrant la porte aux DRM).

Microsoft et Google sont également dans ce camp.

Les arguments contre:

Citation:

« Cette proposition désastreuse changerait le HTML pour l’adapter de façon à ce qu’il favorise les menottes numériques (DRM).

EME est sponsorisé par une poignée d’entreprises puissantes qui sont membres du W3C, comme Microsoft et Netflix.

Ces entreprises font la promotion des DRM, aussi bien pour des raisons qui leur sont propres que pour les liens étroits qu’ils entretiennent avec des entreprises de médias les plus importantes », écrit la coalition.

Le fondateur du site BoingBoing, Cory Doctorow, fait le parallèle avec les DVD. 

Citation:

En voulant contrôler la chronologie des médias avec des zones géographiques, les conglomérats de médias ont indirectement poussé les internautes à pirater.

Selon lui, « les DRM ne sont pas seulement contre-productifs, ils limitent l’innovation ,car ils restreignent les modifications qui peuvent être apportées à un contenu ou à un service. »

Alors que l’industrie s’était éloignée des DRM sur les médias physiques, notamment sur la musique de l’iTunes store, elle voit dans le passage à la dématérialisation du cloud l’opportunité de revenir à la charge.

Une histoire qui se répète, en somme.

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