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Internet teste son nouveau protocole, l’IPv6

Plusieurs grandes entreprises du Web, comme Google, Facebook et Akamai, ont participer, mercredi 8 juin 2011, à la « Journée de l’IPv6 », pendant 24 heures, ces groupes, mais également plus de 400 autres participants, testent, en conditions réelles, cette nouvelle version du protocole Internet (IP), qui permet aux ordinateurs de communiquer entre eux sur Internet.

Trente ans aprés la création des premiéres adresses Internet, le stock d’adresses IP disponibles a été officiellement épuisé au mois de février 2011, et l’IPv6, doit permettre d’y remédier.

Avec la multiplication des appareils connectables, des appareils photo aux tablettes multimédias en passant par les consoles de jeux vidéo, le monde s’est heurté au plafond des quatre milliards d’adresses disponibles sous le protocole IPv4.

Transition lente

La transition vers l’IPV6, que la plupart des internautes ne devraient même pas remarquer, met à disposition 340 sextillions d’adresses, soit 340 que multiplie 10 à la puissance 36.

L’effort et l’investissement nécessaires pour basculer vers l’IPv6 reposent surtout sur les fournisseurs d’accés, qui doivent faire en sorte que leurs réseaux puissent gérer ces nouvelles adresses et router le trafic.

Mais selon
une étude de l’OCDE
(.pdf anglais), publiée en avril 2010, le chemin est encore long pour que le nouveau protocole soit adopté massivement.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’an dernier, seulement 1% des sites géraient l’IPv6.

Craintes sur les cyberattaques

Ainsi, s’il n’est possible d’attribuer que » 4,3 milliards d’adresses en IPv4, l’IPv6 permettra théoriquement d’atteindre le nombre imprononçable de 340 282 367 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 adresses, bien plus qu’il n’en faudrait pour couvrir la planéte entiére (océans inclus) d’ordinateurs, de smartphones et d’autres objets connectés.

Le monde est donc tranquille jusqu’à la prochaine conquête spatiale…

Les ingénieurs réseau ne sont dans l’ensemble pas inquiets pour la transition, qui se fera « forcément avant la catastrophe », nous explique l’un d’eux.

Mais « c’est le hacking qui nous inquiéte avec l’IPv6 », nous confie-t-il.

En termes de sécurité informatique et de cyberattaques notamment, la force de frappe des pirates serait tout aussi décuplée que le nombre d’adresses IP disponibles.

Une situation qui n’inquiéte guére Patrick Pailloux, directeur général de l’ANSSI:

Citation:

« Nous sommes totalement pour l’IPv6 », affirme-t-il.

Il y a de bonnes et de mauvaises façons de l’utiliser, et rien ne sert de se battre contre la technologie », explique encore le patron de la cyberdéfense française.

Cohabitation difficile.

Autre inquiétude exprimée par les techniciens, la cohabitation entre IPv4 et IPv6, le basculement ne pourra pas se faire d’un seul coup, et les deux normes vont devoir coexister.

Citation:

« Il y a deux principaux obstacles techniques:

– La transition en elle-même
– La gestion de la continuité de service IPv4

Car certaines structures resteront en IPv4, explique Christian Jacquenet, responsable du programme IPv6 chez Orange.

Nous sommes dans la derniére ligne droite avant le déploiement effectif d’IPv6″, poursuit-il, évoquant « une transition effective à l’horizon 2014 pour la France ».

La transition vers l’IPv6, bien qu’urgente, n’en est qu’à ses balbutiements.

Les retours d’expérience du 8 juin 2011, devraient permettre de valider les protocoles, mais on est encore loin d’un basculement.