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Apple a-t-il surmonté la mort de Steve Jobs?

Un an après la mort de son fondateur, Apple est une entreprise qui demeure florissante, difficile, cependant, de succéder à Steve Jobs, devenu dans l’imaginaire collectif le modèle du leader charismatique.

Il y a un an jour pour jour, Steve Jobs décédait des suites d’un cancer.

Une perte encore vive pour nombre de disciples et de personnalités du secteur, comme Larry Elisson, le directeur général d’Oracle, qui déclarait il y a quelques jours:

Citation:

« Nous avons tous perdu quelque chose. Il était notre Edison, il était notre Picasso. Il n’y a personne comme lui », ajoutant « Apple va continuer à prospérer, mais pas comme quand Steve était là ».

L’entreprise a-t-elle vraiment souffert de la mort de son patron depuis un an ?
Une croissance toujours aussi phénoménale

Pas si on se limite aux chiffres.

Le cours de l’action est passé de 378 dollars, le 5 octobre 2011, à plus de 670 dollars.

L’entreprise a battu un record de capitalisation. Sur le dernier trimestre (période d’avril à juin), le chiffre d’affaires et le bénéfice net ont progressé de 20% sur un an.

Du côté des ventes, les produits lancés depuis la mort du fondateur ont continué de cartonner.

Le nouvel iPad s’est vendu à 3 millions d’exemplaires en un week end, soit trois fois plus que le premier modèle.

La tablette d’Apple est toujours la reine de son segment, et de loin.

L’iPhone 5, malgré une petite déception au Royaume-Uni, a lui aussi fait un gros démarrage avec 5 millions d’exemplaires écoulés en trois jours, le meilleur score pour un lancement d’iPhone.

Dans l’esprit, on peut également dire qu’Apple a respecté l’héritage de Steve Jobs.

La ligne de conduite de l’entreprise n’a pas changé. On l’a vu notamment lors du procès, cet été, qui opposait Apple à Samsung sur des questions de violation de brevets.

Steve Jobs, qui haïssait Android, n’aurait pas renié la posture inflexible d’Apple lors du procès, ni le petit mot grandiloquent de Tim Cook envoyé à ses employés après la victoire:

Citation:

« Pour nous ce procès a toujours tourné autour de quelque chose de bien plus important que des brevets ou de l’argent. C’est une question de valeurs. Nous valorisons l’originalité et l’innovation et consacrons nos vies à fabriquer les meilleurs produits sur Terre », écrivait-il à chaud.

Mais difficile de succéder au mentor

Sur les produits eux-mêmes, porter un jugement sur l’impact de la mort de Steve Jobs n’a pas grand sens, car le plan produits pour 2012 a été validé par Steve Jobs lui-même bien avant sa mort.

Certains avancent quand même que le patron visionnaire n’aurait jamais accepté de lancer l’iPhone 5 en l’état, avec les bugs d’iOS Maps, qui ont conduit Tim Cook à présenter de plates excuses et même à proposer à ses clients d’utiliser (en attendant mieux) les produits des concurrents, Google compris.

On se souvient cependant qu’en son temps, Jobs avait lui-même reconnu que ses produits « n’étaient pas parfaits », après les dysfonctionnements de l’antenne de l’iPhone 4. 

Mais l’argument ne convainc pas un contributeur du site Forbes, qui pense que Steve Jobs aurait viré Tim Cook s’il était encore vivant.

Ce que certains regrettent, à travers les déceptions entourant Tim Cook, c’est le style si particulier de Steve Jobs, qui inspirait tant.

Les journalistes, les fans, les collaborateurs…, sa façon singulière de présenter les choses, de rendre incroyable ce qui n’était qu’original ou nouveau, de galvaniser les foules autour de ses idées, de convaincre le plus grand nombre qu’il avait raison, quand bien même il avait tort…

Le spectacle n’est plus vraiment au rendez-vous, mais les fans, si, ils ont montré qu’ils étaient fans des produits et de la marque, pas de son fondateur, les files d’attente devant les magasins à la sortie de l’iPhone sont toujours aussi longues.

Steve Jobs a désormais sa statue de cire au musée de Madame Tussaud à Hong Kong.

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