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Anonymous a-t-il joué les Pére NoÎl ?

Le collectif de hackers Anonymous a joué les robins des bois en cette période de fêts.

Dimanche, jour de NoÎl, les pirates informatiques militants ont affirmé avoir piraté le cabinet privé américain de renseignement « Stratfor.

Ils ont publié un lien sur Twitter vers une liste présentée comme celle des clients du cabinet, dans ce document figurent les mails et données des cartes de crédit des clients et notamment ceux du ministére américain de la Défense, de l’armée de Terre, de l’armée de l’Air, d’autres agences publiques, de sous-traitants du secteur de la sécurité et de géants des hautes technologies, tels qu’Apple ou Microsoft.

Des images ont également été postées, censées représenter les reçus de donations faites à des organisations charitables via les comptes de clients de Stratfor.

L’un de ces paiements, d’un montant de 494 dollars, aurait été versé à l’ONG « CARE » avec l’argent du ministére américain de la Défense, et affecté à un fonds achetant des fournitures scolaires à des éléves pauvres.

Plus d’un million de dollars distribué ?

Les pirates affirment avoir obtenu les informations bancaires de 90.000 clients au total et les avoir utilisées pour distribuer plus d’un million de dollars.

Le cabinet a reconnu avoir été la cible d’une attaque ayant résulté de la publication sur internet d’une liste d’institutions clientes de Stratfor.

Depuis un premier piratage en 2008 des sites de l’Eglise de scientologie, les cyberpirates militants d’Anonymous n’ont cessé de faire parler d’eux à travers le monde.

Pendant le « printemps arabe », ils s’étaient attaqués aux sites gouvernementaux tunisiens et égyptiens.

En ao?t, le site internet du ministére syrien de la Défense avait à son tour été hacké afin de protester contre la répression du mouvement de contestation.

Démentis croisés

L’organisme Stratfor a cependant démenti que les données publiées constituent une liste de clients ayant sollicité ses services, mais une simple base de données d’institutions ayant acheté ses publications.

Citation:

« Il ne s’agit pas d’une liste d’invidus ou d’entités ayant une relation avec Stratfor allant au-delà de l’achat de nos magazines », a affirmé Stratfor.

Dimanche, un deuxiéme communiqué, reprenant le vocabulaire et le langage du groupe Anonymous, affirmait que le piratage n’était en réalité pas assumé par le groupe Anonymous, mais par une faction dissidente.

Citation:

« En tant que source pour les médias, Stratfor est protégé par la liberté de la presse, un principe qu’Anonymous tient en haute estime », explique le texte.

L’ombre de Lulzec

D’aprés les différents textes, et la référence au bateau pirate symbole du groupe, le piratage pourrait être l’oeuvre d’un sous-groupe d’Anonymous issu de la dissolution du groupe LulzSec.

Le modus operandi consistant à annoncer une série d’opérations à tonalité humoristique rappelle également les méthodes utilisées par LulzSec, qui avait lancé cette année une campagne de piratages variés avant de s’auto-dissoudre et que certains de ses membres présumés soient arrêtés.

D’autres membres avaient annoncé avoir lancé des opérations conjointes avec des membres d’Anonymous.

Dans un deuxiéme communiqué, les auteurs présumés du piratage estimaient que le démenti est un faux.

Ils annonçaient également la publication de nouvelles données, et notamment d’informations provenant d’un revendeur d’équipement pour les forces de l’ordre. Mais aucune nouvelle publication ne semble pour l’instant avoir eu lieu.