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Facebook ferme la page de Firerank

Pour lutter contre les pratiques trompeuses comme le ‘like-jacking’, Facebook a fermé ‘Firerank’, une page française de contenus viraux qui revendiquait 12 millions d’abonnés, en faisant l’une des plus populaires de France.

Facebook a désactivé cette page car elle utilisait de façon répétée une technique trompant les utilisateurs, en les engageant à ‘liker les pages involontairement.

Facebook adresse une menace à tous ceux qui s’adonnent à des pratiques trompeuses comme le like-jacking.

‘Notre société vient d’être rayée de la carte’, écrivait son cofondateur Charles Marginier, amer, le 10 novembre sur le réseau LinkedIn.

Firerank, c’était un chasseur de buzz uniquement actif sur Facebook, employant trente salariés.

La page s’était d’abord spécialisée dans les classements à fort potentiel viral ‘des « 7 sauts les plus dingues jamais réalisés’, ou , ‘quelles sont ces actrices moches dans une série qui sont les plus belles en réalité ?’.

‘Firerank s’était ensuite tourné vers les vidéos (30 % de sa production) et des contenus socialement engageants, capables de susciter beaucoup de likes et commentaires’, a indiqué jeudi à l’AFP son co-fondateur.

Mais ses millions d’abonnés n’avaient pas tous été acquis naturellement.

Dans son post LinkedIn en forme de grand déballage, retiré depuis, Charles Marginier l’admettait en accusant :

‘Une majorité des grandes et très grandes pages françaises très actives que vous connaissez tous bien, ne se sont pas construites à 100 % naturellement. Firerank compris’.

Et d’évoquer quatre pratiques:
– Le renommage
– La fusion
– Le rachat de pages
– Le like-jacking (technique qui consiste à positionner un bouton like de Facebook sur une page web sans que celui-ci soit visible.

En cliquant par exemple sur une vidéo, l’internaute ‘like’ sans le vouloir la page Facebook à laquelle le bouton est relié, certains pirates diffusent leurs virus de cette façon également .

Une idée qui marchait puisque avant d’être sanctionné, Firerank affichait 1,7 milliard de vues sur ses vidéos cette année et un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros grâce aux publicités, selon son cofondateur.

On n’a jamais utilisé cette méthode

Son cofondateur a rétropédalé par rapport à son message du 10 novembre:

‘J’ai réagi à chaud, j’exposais un état de faits sur un écosystème. Sur Firerank, on n’a jamais utilisé cette méthode’, a-t-il affirmé à l’AFP.

Mais une porte-parole de Facebook en France maintient le contraire:

‘ »Nous avons récemment désactivé un certain nombre de pages parce qu’elles utilisaient de façon répétée une technique trompant les utilisateurs, en les engageant à ‘liker’ les pages involontairement. Cette pratique viole nos conditions d’utilisation et nous avons pris des mesures pour préserver l’intégrité de notre plateforme’.

D’autres acteurs seraient concernés

Charles Marginier a lui demandé un réexamen de la décision de Facebook mais il est peu probable que le géant américain, très pointilleux sur son image, revienne dessus.

Les internautes applaudissent

Sur les réseaux sociaux, cette dernière suscitait peu d’indignation, beaucoup s’en réjouissant même.

‘Tiens, Facebook fait le ménage chez ceux qui ont pratiqué le charlatanisme à grande échelle. Justice », écrit par exemple sur Twitter Nicolas Vanderbiest, expert des « phénomènes d’influence’ sur les médias sociaux.

Sur LinkedIn, le post du cofondateur lui a valu une volée de bois vert :

‘Une bonne nouvelle pour la civilisation et un parfait exemple du caractère artificiel des métriques (mesures d’audience) Facebook » ; « une pensée pour vos salariés mais c’est vraiment très difficile d’être triste de voir la disparition d’un business comme le vôtre’, commentaient des utilisateurs.

Charles Marginier assure que ses salariés ne se retrouvent pas au chômage technique et que Firerank a déjà entamé sa diversification, cherchant d’autres sources de revenus que le réseau social.

Ne cliquez pas sur tout et n’importe quoi, pensez-y deux fois avant de cliquer ou partager un lien!!

Voir aussi:
Comment les likes et les commentaires sur Facebook enrichissent les scammers.

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